Filière plastique : les enjeux
L’industrie du plastique
face à ses défis
La durée de vie des plastiques : une notion clé
Lorsque l’on parle des plastiques, la question de leur durée de vie en tant que déchets est fréquemment évoquée. Cela se résume bien souvent à donner une estimation du temps que le déchet en question mettra à se dégrader dans l’environnement. En revanche, la durée de vie utile des produits en plastique avant qu’ils ne deviennent un déchet est plus rarement mentionnée, cette notion étant pourtant primordiale pour comprendre leurs impacts sur l’environnement. En effet, les emballages par exemples, qui peuvent être des produits plastiques à usage unique, ont alors une durée de vie utile très courte de leur production jusqu’à leur fin de vie. A contrario, les pièces en plastique produites pour l’automobile ou encore pour le bâtiment ont souvent une durée de vie utile beaucoup plus longue, jusqu’à 35 ans. L’ADEME estime ainsi qu’environ 40% des produits en plastique sont jetés moins d’un mois après leur achat.
Les enjeux de la filière plastique, selon les acteurs interrogés pour cette étude
ENJEUX TRANSVERSES :
- La filière souffre d’un déficit d’image, notamment induit par un phénomène de « Plastique bashing » évoqué par les acteurs interrogés. Le manque d’attractivité qui en découle rend le recrutement de nouveaux talents particulièrement difficile.
- Les acteurs interrogés déplorent un manque de connaissance générale du grand public à propos du plastique.
- Les enquêtés regrettent un manque de communication entre les différents acteurs de la filière, qui entrave la bonne coordination entre l’amont et l’aval de la chaîne de valeur.
DÉFIS TECHNIQUES :
- La multiplicité des résines plastiques par produit engendre des difficultés pour les recycleurs à traiter ces produits. Cela appel un fort besoin d’écoconception pour tendre vers le monomatière.
- L’automatisation de la production est nécessaire pour réduire la pénibilité des salariés & optimiser la productivité, mais s’avère particulièrement onéreuse.
- La réduction de l’impact carbone du plastique passe par l’installation de nouveaux outils de production, qui représentent des investissements conséquents pour les acteurs de la filière.
CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES :
- La majorité des acteurs interrogés dans le cadre de cette étude évoquent des difficultés à identifier, comprendre et anticiper les évolutions réglementaires.
- Les disparités réglementaires d’un pays à l’autre concernant le plastique déséquilibrent le marché global.
- Les recycleurs interrogés dans le cadre de cette étude évoquent des autorisations réglementaires d’implantation sur un nouveau site particulièrement contraignantes.
- L’utilisation de MPR (matières premières de recyclage) est très contrainte, d’un point de vue réglementaire, pour certaines applications comme les emballages plastiques alimentaires ou encore ceux du secteur de la santé.
DÉFIS ÉCONOMIQUES :
- Le prix des MPR (matières premières de recyclage) est fluctuant car il dépend du prix des matières vierges. Souvent, ces MPR sont difficilement compétitives vis-à-vis du vierge. Cela représente un risque pour les recycleurs et une réticence des plasturgistes à utiliser davantage de MPR.
- La R&D pour imaginer les emballages de demain est onéreuse et risquée pour les plasturgistes interrogés, y compris pour les grands groupes.
- Les recycleurs interrogés ont souligné que l’équipement nécessaire pour la régénération (phase finale du recyclage) représentait des investissements particulièrement lourds.
RECYCLEURS : ENJEUX D’APPROVISIONNEMENT
- Quantité : sécuriser les approvisionnements de produits plastiques à recycler est une nécessité pour les recycleurs. Il s’agit-là d’un défi clé pour assurer aux plasturgistes une quantité de MPR disponible stable dans la durée.
- Qualité : les recycleurs cherchent continuellement à accéder à des gisements de meilleure qualité, qui tendent vers le monomatière, afin de faciliter notamment la régénération en phase finale du recyclage.